Born to be on air! – Minare Koda est sur les ondes !

Arrivé à la sixième place des Manga Taishô Awards 2016, Born to be on Air! (Nami yo Kiite Kure) débarque en France, précédé de l’excellente réputation de son auteur, Hiroaki Samura (déjà évoqué à quelques reprises sur ce blog…). Un mangaka qui, avec ce titre débuté en 2014 – et toujours en cours de parution –, nous montre, à nouveau, toute l’étendue de son talent.

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Vous comprendrez mieux ce qu’il y a sous la jaquette après avoir lu le chapitre 7

S’introduire dans le genre tranche de vie (slice of life) et l’univers de la radio ne se fait pas en un claquement de doigts. Mais c’est comme si Hiroaki Samura suivait un processus évolutif qui le conduisait, au fil des ans, à s’intéresser à de nouveaux domaines, à porter son art dans de nouvelles contrées. Pour l’occasion, le mangaka s’est documenté, a pris de nombreuses photos pour que ses planches représentent fidèlement l’environnement d’une station de radio.

Point commun avec quelques réalisations précédentes : il y a un écart entre le projet initial et la réalisation. L’auteur nous le révèle lui-même dans sa postface : son éditeur voulait une « histoire d’amour et de radio » mais à la fin du volume un, « l’intrigue amoureuse ne représente pas plus de 1% de l’ensemble ».

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L’univers radiophonique n’écrase pas pour autant le tome car le récit suit les tribulations de la tornade Minare Koda, 25 ans passés, séparé récemment d’un certain Mitsuo (de Fukuoka) et qui s’épanche sur son cas lors d’une soirée arrosée. Sa diatribe alcoolisée finira sur les ondes d’une radio locale, MRS (premier choc). Employée dans un restaurant de pains et curry – le Voyager –, sous la houlette d’un patron un peu barré (il bondit tel un kangourou pour venir frapper Minare avec une cuillère quand elle parle mal aux clients), la jeune femme va se faire renvoyer (second choc), ce qui va la pousser vers la radio MRS (troisième choc ?).

Mais si Minare ne fait pas son trou là-bas en un clin d’œil (bien qu’elle squatte chez une assistante de MRS, Namba, qui est très organisée, notamment pour nourrir ses trois tortues) le Voyager ne va pas disparaître du paysage pour autant, ne serait que parce que Minare va devoir mettre la main à la pâte pour dépanner en plus de Nakahara, un gars qui travaille au resto et qui en pince quelque peu pour la jeune femme (la dimension amoureuse) jusqu’à ce que…

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Vous l’aurez compris, Minare est une héroïne à la Hiroaki Samura : elle reste forte et continue à avancer, peu importe les obstacles qui se dressent devant elle. Elle n’est pas là pour se plaindre en dépit des épreuves qu’elle doit affronter.

S’il fallait choisir un terme pour synthétiser ce premier tome ce serait « variation » :

–    Variation dans l’organisation des pages
–    Variation dans le dessin, pour accompagner les multiples situations qui se présentent (celle où Minare s’en prend à un « délinquant » est à voir de toute urgence) et l’état d’esprit changeant des personnages
–    Variation dans les propos où l’on passe du coq à l’âne, où l’on assiste à des discussions à bâtons rompues, ironiques, exaltées, désespérées… avec des références qui ne sont jamais très loin (avec une note de traduction si besoin). L’organisation spatiale des échanges est à signaler (avec quelques remarques et propos hors bulle qu’il ne faut pas rater). Le ton est très bien rendu par une traduction fluide

Tous ces éléments contribuent à insuffler une vivacité, un dynamisme à la série. Dans Born to be on air ! on ne s’ennuie pas une seule seconde, on n’a pas le temps pour ça.

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(Digression : le lecteur familier des œuvres de Samura pourra retrouver ici et là quelques clins d’œil à ses autres œuvres (Makie Otono-Tachibana, l’évocation d’une entreprise où un employé aurait filé avec la caisse…).)

***

Vraie/fausse looseuse, Minare Koda s’impose rapidement comme LE personnage charismatique de Born to be on air ! Ses premiers pas chez MRS, qui la conduiront peut-être plus haut, sont en tout cas à suivre de près. L’héroïne de Hiroaki Samura et les autres personnages féminins – qui ne sont pas là pour jouer les potiches – annoncent une série qui mêle si bien différents registres qu’on ne sait pas vraiment quelle direction elle va prendre. Rendez-vous dans la prochaine émission de Minare pour le savoir.

N.B. : les illustrations figurant dans cet article demeurent la propriété de Hiroaki Samura, Kodansha et Pika Edition et sont là qu’à titre illustratif.

Publié par

Anvil

Lecteur de manga, manhua, manhwa... visionneur d'animés, films... et de plein d'autres "trucs" car ma curiosité n'a (presque) pas de limites. Je suis touche-à-tout sans être bon à rien. Les avis présents ici n'ont, par conséquent, aucune prétention si ce n'est celle d'offrir un point de vue sur une œuvre qui m'a interpellé. Vous pouvez me retrouver sur Twitter : @Anvil_G ; sur Sens Critique : Anvil et ailleurs... See you Space Cowboy!

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